Des Fêtes sous le signe de la santé avec Jessie Bawden, infirmière praticienne
novembre, 2018Au temps des Fêtes, nous nous rapprochons encore plus pour socialiser, nous dormons moins et nous mettons souvent de côté nos bonnes habitudes alimentaires jusqu’à ce qu’on souligne la nouvelle année en consommant plus de boissons alcoolisées que souhaitable. Pour vous aider à préserver votre système immunitaire et profiter pleinement des Fêtes, je vous propose quelques conseils.LE SOMMEIL
On considère le sommeil de qualité comme un indicateur important d’une bonne résistance, et partant, de la vulnérabilité au rhume 1. On recommande aux adultes de dormir, chaque nuit, de 7 à 9 heures2. Au moment d’amorcer cette période de célébrations au travail, de fêtes entre voisins et de réunions familiales, rappelez-vous que le manque de sommeil nous prédispose à la maladie. Des études indiquent qu’un sommeil de moins bonne qualité et de plus courte durée au cours des semaines précédant une exposition à un rhinovirus était associé à une baisse de résistance à la maladie 1. Gardez ce fait à l’esprit alors que vous abandonnez vos bonnes habitudes de sommeil durant ces mois chargés (et remplis de plaisirs).L’HYGIÈNE
L’hygiène a rapport aux activités qui aident à maintenir la santé et à prévenir la propagation de maladies.
Nous savons tous bien que nous devrions nous laver fréquemment les mains afin de prévenir la propagation des virus respiratoires 3. Le Centre américain pour le contrôle des maladies4 a préparé une liste des moments les plus importants pour se laver les mains à l’eau chaude savonneuse :
- Avant, pendant et après la manipulation de nourriture
- Avant de manger
- Avant et après avoir pris soin d’une personne malade
- Avant et après avoir soigné une coupure ou une blessure
- Après être allé aux toilettes
- Après avoir changé la couche d’un enfant ou lavé un enfant qui est allé aux toilettes
- Après s’être mouché, avoir toussé ou éternué
- Après avoir touché un animal, de la nourriture pour animaux ou des déchets d’animaux
- Après avoir manipulé la nourriture ou les gâteries d’un animal de compagnie
- Après avoir manipulé des ordures
Une revue systématique de Cochrane a conclu que les essais comparatifs randomisés de la meilleure qualité suggèrent qu’il est possible de prévenir la propagation de virus respiratoires par des mesures d’hygiène, comme le lavage des mains, surtout à proximité de plus jeunes enfants 5.LA NUTRITION
En cette période des Fêtes, il y en aura des réceptions et de la nourriture. En général, continuer de respecter le Guide alimentaire canadien en faisant surtout attention à la taille des portions contribuera à prévenir les maladies.
Pouvons-nous toutefois AJOUTER quoi que ce soit à notre alimentation comme mesure proactive?
La recherche 6 montre que les probiotiques parvenaient mieux qu’un placebo à réduire le nombre de participants ayant des infections aiguës des voies respiratoires supérieures (IVRS), la durée moyenne d’une IVRS aiguë, la prise d’antibiotiques et les absences scolaires liées au rhume. Ces données suggèrent que les probiotiques peuvent être plus bénéfiques qu’un placebo pour la prévention d’IVRS aiguës. Essayez d’inclure des bactéries lactiques et des bifidobactéries, qu’on retrouve habituellement dans les aliments fermentés, comme le yogourt et le yogourt de soja, ou sous forme de suppléments alimentaires 6.
De plus, le journal médical Le médecin de famille a publié un article sur le recours à la médecine complémentaire ou alternative pour la prévention du rhume qui a conclu qu’on peut recommander la vitamine C. En se fondant sur de bonnes preuves de réduction modérée de la durée des symptômes du rhume chez les adultes et les enfants, on peut recommander de prendre au moins 1 g de vitamine C par jour afin de prévenir les rhumes. Bien qu’elle réduise les symptômes uniquement d’un jour ou deux, la vitamine C est bon marché, sûre et simple à prendre 7.L’ALCOOL
Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances suggère de limiter le nombre de boissons alcoolisées consommées par semaine à 10 pour les femmes et à 15 pour les hommes. Il reconnaît également les occasions spéciales et suggère de s’en tenir 3 verres (pour les femmes) et 4 verres (pour les hommes) à chaque occasion 8. Ces suggestions visent à promouvoir la bonne santé à long terme, mais qu’en est-il du rôle de l’alcool pour ce qui est de nous rendre vulnérables aux maladies aiguës? La consommation excessive d’alcool est associée au stress oxydatif pulmonaire, ce qui peut nuire à l’immunité innée et mener à une prédisposition accrue aux pneumonies et au syndrome de détresse respiratoire aigu 9. Si vous comptez consommer de l’alcool, envisagez de respecter les quantités suggérées pour éviter les maladies.
CONSEILS POUR LE RHUME ET LA GRIPPE
On consulte souvent des fournisseurs de soins primaires (FSP) pour des cas de rhume. Il s’agit presque toujours d’une maladie virale (p. ex., un rhinovirus). Le rhume affecte les adultes 2 à 4 fois par année, en moyenne 7. Le virus de l’influenza est responsable de 5 à 15 % des infections respiratoires aiguës qui entraînent la fièvre, le mal de tête, la, myalgie et la fatigue. Ces maladies suivent toutes deux leur cours pendant 10 jours et les traitements dont on dispose sont des mesures visant à atténuer l’inconfort.
S’il vous arrive de contracter une maladie virale, comme un rhume ou une grippe, envisagez de vous absenter de l’école ou du travail afin de protéger les autres (surtout les personnes susceptibles de répercussions néfastes, comme les jeunes enfants et les personnes âgées) contre la propagation de l’infection. Reposez-vous à la maison et hydratez-vous bien. Prenez des antipyrétiques, comme de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène, pour traiter toute fièvre ou douleur. Songez à avoir recours à des mesures non pharmacologiques, comme des solutions salines nasales et une source d’humidité pour combattre la congestion. Il existe aussi des preuves à l’appui de l’usage de produits de santé naturels pour le traitement du rhume.
Consultez votre FSP (médecin de famille ou infirmière praticienne) si vous pensez avoir développé une infection secondaire, comme une sinusite bactérienne, une otite moyenne ou une pneumonie. Si vous souffrez d’un problème sous-jacent pouvant affaiblir votre capacité à combattre ces maladies virales courantes, envisagez de consulter plus tôt votre fournisseur de soins primaires afin d’obtenir des conseils sur la meilleure façon de les gérer.
J’espère que ces conseils sauront vous aider à passer d’excellentes Fêtes en bonne santé!
Références :
1. Cohen, S., Doyle, W.J., Alper, C.M., Janicki-Deverts, D., and Turner, R.B. (2009). Sleep habits and susceptibility to the common cold. Archives of Internal Medicine, 169(1): 62-67. DOI: 10.1001/archinternmed.2008.505
2. Hirshkowitz M, Whiton K, Albert SM, et al. (2015). National Sleep Foundation’s updated sleep duration recommendations: Final report. Sleep Health, 1: 233-43.
3. Allan, G.M. and Arroll, B. (2014). Prevention and treatment of the common cold: making sense of the evidence. CMAJ, 186 (3) 190-199. DOI: https://doi.org/10.1503/cmaj.121442
4. https://www.cdc.gov/handwashing/when-how-handwashing.html
5. Jefferson T, Del Mar CB, Dooley L, Ferroni E, Al‐Ansary LA, Bawazeer GA, van Driel ML, Nair S, Jones MA, Thorning S, Conly JM. (2011). Physical interventions to interrupt or reduce the spread of respiratory viruses. Cochrane Database of Systematic Reviews, Issue 7. Art. No.: CD006207. DOI: 10.1002/14651858.CD006207.pub4.
6. Hao Q, Dong BR, Wu T. (2015). Probiotics for preventing acute upper respiratory tract infections. Cochrane Database of Systematic Reviews, Issue 2. Art. No.: CD006895. DOI: 10.1002/14651858.CD006895.pub3.
7. Nahas, R. and Balla, A. (2011). Complementary and alternative medicine for prevention and treatment of the common cold. Canadian Family Physician, 57 (1) 31-36.
8. http://www.ccsa.ca/Resource%20Library/2012-Canada-Low-Risk-Alcohol-Drinking-Guidelines-Brochure-en.pdf
9. Burnham, E.L., McNally,A., Gaydos, J., & Brown, L.S. (2016). The relationship between airway antioxidant levels, alcohol use disorders, and cigarette smoking. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, 40(10).